Dromen

Der Traum der Magd

Christian Morgenstern (1871-1914)

Am Morgen spricht die Magd ganz wild:
Ich hab heut nacht ein Kind gestillt --

ein Kind mit einem Käs als Kopf --
und einem Horn am Hinterschopf!

Das Horn, o denkt euch, war aus Salz
und ging zu essen, und dann --

»Halt's --
halt's Maul!« so spricht die Frau, »und geh
an deinen Dienst, Zä-zi-li-é!«

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Dreams

Langston Hughes (1902-1967)

Hold fast to dreams
For if dreams die
Life is a broken-winged bird
That cannot fly.

Hold fast to dreams
For when dreams go
Life is a barren field
Frozen with snow.

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Un menteur ne sait plus ce qu'il a dit la veille

Jean Cocteau (1889 - 1963)

Un menteur ne sait plus ce qu'il a dit la veille
Rire, il ne l'ose pas - si le rire l'ouvrait !
Il craint de s'endormir près de celui qui veille,
Sa paresse l'oblige à travailler le vrai.

J'ai connu des menteurs qui se vendaient en songe
D'autres mentaient pour rien, pour le bien d'un repas
Et toi lorsque tu viens si près de tes mensonges
Tout est sur ta figure et tu ne le sais pas.

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Limerick 16

Heinz Boenert (1924- )

"Nun schau' n mer mal", meinte der Trainer,
"heut gibt es nur Pommes mit Döner.
Mir ham' nich gewonnen,
der Traum ist zerronnen,
ein Siegestrunk? wäre viel schöner."

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The Dream Keeper

Langston Hughes (1902-1967)

Bring me all of your dreams,
You dreamer,
Bring me all your
Heart melodies
That I may wrap them
In a blue cloud-cloth
Away from the too-rough fingers
Of the world.

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Fantaisie

Gérard de Nerval (1808 -1855)

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber¹,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... - et dont je me souviens

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Traum eines deutschen Soldaten

Erich Weinert (1890-1953)

Ich hatte einen fürchterlichen Traum:
Ich war gefallen, tot. Doch fühlte ich,
Sie warfen mich in einen feuchten Raum;
Und andre Leichen rollten über mich.

Es fiel nasse Erde ins Gesicht.
Dann war es totenstill. Nun war mir klar:
Es starb mein Leib, doch starb mein Denken nicht;
Und alles wusst ich, was gewesen war.

So lag und sann ich, weiss nicht mehr wie lang.
Da hört ich oben viele Schritte gehn
Und Kinderstimmen, fröhlichen Gesang.
Ach, könnt ich doch die Welt noch einmal sehn!

Da hört ich eine Stimme: Kinder, seht,
Hier wurden die Faschisten einst begraben,
Verbrecher, die das Land mit Blut besät,
Die es verwüstet und geplündert haben!

Da war's, als schöss es heiss mir ins Gesicht.
Ich wollte schrein aus meinen toten Lungen.
Ich wollte schrein: Hört doch! Ich war es nicht!
Ich bin nicht schuld: sie hatten mich gezwungen!-

Vor Schrecken wacht ich auf. Im Morgenrot.
Sah ich winken drüben aus den Gräben.
Da lief ich fort vor einem Hundetod
Und lief nach dort ins ehrenhafte Leben.

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Dreams

D.H. Lawrence (1885-1930)

All people dream, but not equally.
Those who dream by night in the dusty recesses of their mind,
Wake in the morning to find that it was vanity.

But the dreamers of the day are dangerous people,
For they dream their dreams with open eyes,
And make them come true.

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Dame souris trotte

Paul Verlaine (1844-1896)

Dame souris trotte,
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte,
Grise dans le noir.

On sonne la cloche :
Dormez, les bons prisonniers,
On sonne la cloche :
Faut que vous dormiez.

Pas de mauvais rêve :
Ne pensez qu'à vos amours,
Pas de mauvais rêve :
Les belles toujours !

Le grand clair de lune !
On ronfle ferme à côté.
Le grand clair de lune
En réalité !

Un nuage passe,
Il fait noir comme en un four,
Un nuage passe
Tiens, le petit jour !

Dame souris trotte,
Rose dans les rayons bleus,
Dame souris trotte :
Debout, paresseux !

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Tagtraum

Erich Fried (1921-1988)

Ich bin so müde
daß ich
wenn ich durstig bin
mit geschlossenen Augen
die Tasse neige
und trinke
Denn wenn ich die Augen
aufmache
ist sie nicht da
und ich bin zu müde
um zu gehen
und Tee zu kochen
ich bin so wach
daß ich dich küsse
und streichle
und daß ich dich höre
nach jedem Schluck
zu dir spreche
Und ich bin zu wach
um die Augen zu öffnen
und dich sehen zu wollen
und zu sehen
daß du
nicht da bist

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Traveling Dream

Marge Piercy (1936-)

I am packing to go to the airport
but somehow I am never packed.
I keep remembering more things
I keep forgetting.
Secretly the clock is bolting
forward ten minutes at a click
instead of one. Each time
I look away, it jumps.

Now I remember I have to find
the cats. I have four cats
even when I am asleep.
One is on the bed and I slip
her into the suitcase.
One is under the sofa. I
drag him out. But the tabby
in the suitcase has vanished.

Now my tickets have run away.
Maybe the cat has my tickets.
I can only find one cat.
My purse has gone into hiding.

Now it is time to get packed.
I take the suitcase down.
There is a cat in it but no clothes.
My tickets are floating in the bath

tub full of water. I dry them.
One cat is in my purse
but my wallet has dissolved.
The tickets are still dripping.

I look at the clock as it leaps
forward and see I have missed
my plane. My bed is gone now.
There is one cat the size of a sofa.

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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

Paul Verlaine (1844-1896)

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

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Es war ein niedlich' Zeiselein

Victor Blütghen (1844-1920)

Es war ein niedlich' Zeiselein,
Das träumte nachts im Mondenschein:
Es sah am Himmel Stern bei Stern,

Davon war jedes ein Hirsekern.
Und als es geflogen himmelauf,
Da pickte das Zeislein die Sterne auf,

Piep -
Wie war das im Traume so lieb!
Und als die Sonne beschien den Baum,
Erwachte das Zeislein von seinem Traum.

Es wetzte das Schnäbelchen her und hin
Und sprach verwundert in seinem Sinn:
"Nun hab ich gepickt die ganze Nacht
Und bin doch so hungrig aufgewacht!

Ping -
Das ist mir ein närrisches Ding!"

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Dream Deferred

Langston Hughes (1902-1967)

What happens to a dream deferred?
Does it dry up
Like a raisin in the sun?
Or fester like a sore--
And then run?
Does it stink like rotten meat?
Or crust and sugar over--
like a syrupy sweet?
Maybe it just sags
like a heavy load.
Or does it explode?

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C'EST

Xavier Forneret (1809-1884)

Un rêve. - Ne m'interrogez pas ; je vous le montre comme je l'ai eu ; regardez-le : - Il m'a semblé que c'était le soir. La fenêtre d'une chambre où je me trouvais était ouverte. Le soleil y regardait avec des yeux mourants, et paraissait dire aux six bâtons presque blancs qui, debout, brillaient par le haut dans la chambre : " Lumières, vous pâlirez ! " Et en effet le soleil et les lumières étaient comme le diamant avec le strass.
Le soleil se promenait sur un carré long de bois, sur lequel il y avait un drap jauni par le temps, sali par les hommes. C'était aussi l'or sur le cuivre.
Les six bâtons presque blancs, c'étaient six cierges.
Le carré long de bois était une boîte à cadavre. Autour de la boîte, des gouttes rendaient de temps en temps le pavé noir. Ce n'était pas du sang, c'était de l'eau bénite.
Dieu en argent sur sa croix penchait sa tête vers le coffre cloué.
Des fleurs sur le coffre se desséchaient par la mort qui était sous elles ; et malgré leur douce haleine soufflée en expirant, je sentais une odeur de chair faite, l'œillet d'Inde dans un bouquet de roses.
Une vieille femme priait à genoux.
Sa main signait son corps deux fois pour une, et sa bouche, qui déchirait latin et français, me fit entendre cela : " C'est une jeune fille qui est là-dedans ; mais que vous importe à vous ? Je veux vous dire autre chose. Écoutez : j'arrache les bagues des doigts décharnés, et quand je ne peux pas bien faire, je coupe les doigts pour avoir les bagues. Je vends les cheveux des têtes pâles. Je me fais des mouchoirs avec la dernière chemise. Je me coiffe avec des bonnets qui souvent ont des taches qu'on ne peut pas ôter. Je vis de la mort humaine. Dieu doit me prendre en pitié, mais je crois bien qu'il ne m'exauce pas. "
Les lèvres de la vieille vivante parlaient seules dans la chambre de la jeune fille morte.
Soudain je vois le cercueil rouler avec un bruit qui hurle,
Et les cierges qui allument le drap jaune,
Et la vieille femme qui tombe aussi, et dont les vieux os sonnent.
Le soleil disparaît.
La chambre était noir et rouge.
Je m'éveille.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Il est deux heures moins un quart du matin. La chouette chante les cadavres sur l'appui de ma fenêtre. Son cri me met du froid partout. De l'eau coule sur moi. Je m'affaiblis. Je me rendors.

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Über meinen gestrigen Traum

Joachim Ringelnatz (1883-1934)

Wie kam ich gerade auf ein Gestirn?
Du sagst: Ich stöhnte träumend ganz laut.
Vielleicht steigt die Phantasie ins Hirn,
Wenn der Magen verdaut.

Man sollte kurz vorm Schlafengehen
Nichts essen. Auch war ich gestern bezecht.
Doch warum träume ich immer nur schlecht,
Nie gut. Das kann ich nicht verstehen.

Ob auf der Seite, ob auf dem Rücken
Oder auch auf dem Bauch --
Immer nur Schlimmes?. "Alpdrücken".
Aber Name ist Schall und Rauch:

Meist von der Schule und vom Militär --
Als ob ich schuldbeladen wär --
Und wenn ich aufwache, schwitze ich,
Und manchmal kniee ich oder sitze ich,
Du weißt ja, wie neulich!
O, es ist greulich.

Warum man das überhaupt weitererzählt?
Hat doch niemand Vergnügen daran,
Weil man da frei heraus lügen kann. -
Aber so ein Traum quält.

Gestern hab ich noch anders geträumt:
Da waren etwa hundert Personen.
Die haben die Dachwohnung ausgeräumt,
Wo die Buchbinders wohnen.

Dann haben wir auf dem Dachsims getanzt.
Dann hast du mich, sagst du, aufgeweckt,
Und ich, sagst du, sagte noch träumend erschreckt:
"Ich habe ein Sternschnüppchen gepflanzt."

Ich weiß nur noch; Ich war vom Dach
Plötzlich fort und bei dir un war wach.
Und du streicheltest mich wie ein Püppchen
Und fragtest mich -ach, so rührend war das-
Fragtest mich immer wieder: "Was
Hast du gepflanzt!? Ein Sternschnüppchen?"

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Dream Land

Christina Rossetti (1830-1894)

Where sunless rivers weep
Their waves into the deep,
She sleeps a charmed sleep:
Awake her not.
Led by a single star,
She came from very far
To seek where shadows are
Her pleasant lot.

She left the rosy morn,
She left the fields of corn,
For twilight cold and lorn
And water springs.
Through sleep, as through a veil,
She sees the sky look pale,
And hears the nightingale
That sadly sings.

Rest, rest, a perfect rest
Shed over brow and breast;
Her face is toward the west,
The purple land.
She cannot see the grain
Ripening on hill and plain;
She cannot feel the rain
Upon her hand.

Rest, rest, for evermore
Upon a mossy shore;
Rest, rest at the heart's core
Till time shall cease:
Sleep that no pain shall wake;
Night that no morn shall break
Till joy shall overtake
Her perfect peace.

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My Dream

Ogden Nash (1902 - 1971)

This is my dream,
It is my own dream,
I dreamt it.
I dreamt that my hair was kempt.
Then I dreamt that my true love unkempt it.

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A Dream within a dream

Edgar Allan Poe (1809-1849)

Take this kiss upon the brow!
And, in parting from you now,
Thus much let me avow--
You are not wrong, who deem
That my days have been a dream;
Yet if hope has flown away
In a night, or in a day,
In a vision, or in none,
Is it therefore the less gone?
All that we see or seem
Is but a dream within a dream.

I stand amid the roar
Of a surf-tormented shore,
And I hold within my hand
Grains of the golden sand--
How few! yet how they creep
Through my fingers to the deep,
While I weep--while I weep!
O God! can I not grasp
Them with a tighter clasp?
O God! can I not save
One from the pitiless wave?
Is all that we see or seem
But a dream within a dream?

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